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La maison traditionnelle, un ensemble équilibré
La maison, depuis des siècles, correspond à l’unité sociale essentielle de la communauté. Elle abrite la famille et ses activités économiques traditionnelles. Autour d’une cour, au sol souvent minutieusement empierré, sont établis les différents bâtiments. L’habitation occupe la place de choix, jouissant de la meilleure exposition. Elle est marquée au centre par une porte ornée d’un encadrement de marbre taillé. De part et d’autre, des fenêtres également décorées de pierres, sont disposées régulièrement. Au-dessus, sur le toit d’ardoises épaisses et irrégulières, des lucarnes finement dessinées complètent la composition générale. Les percements, bien alignés, font jouer les rythmes des horizontales et des verticales justement réparties sur la façade de la maison. Sur les côtés, sont installés les granges, les bergeries, les remises et les poulaillers.
Chaque construction contribue à enrichir la qualité du paysage de la cour. À proximité, le jardin, verger et potager souvent agrémentés de fleurs, complètent l’ensemble, tout en assurant une fertile transition vers les prairies voisines. Le portail, de grande dimension, est le seul passage entre la cour et la rue. Il résume et symbolise l’ensemble de maisons en reprenant les principaux motifs de sa richesse décorative: encadrements de marbre taillé, vantaux de bois ouvragé, petits toits d’ardoise.
Ce n’est que dans les villes, Arreau, Sarrancolin… que la maison abandonne cette disposition pour présenter sa façade sur rue, plus haute et plus riche, et souvent composée dans un équilibre de percements, portes, fenêtres et de lucarnes très classiques.
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Les granges de montagne
Leur forme, mise au point au cours des siècles, est toujours simple et robuste: un puissant toit d’ardoise, sans lucarne, sur des murs rectangulaires épais, en pierres jointoyées au mortier de chaux; une grande porte de bois brut pour rentrer le foin à l’étage, une autre porte en bas, pour l’accès des moutons. Chaque grange, dans son lieu particulier, prend possession de l’espace. Elle s’oriente, le dos au mauvais temps, quelques pierres habilement disposées délimitant un devant de porte au soleil. Elle profite de la pente naturelle pour accéder le plus facilement possible à chacun de ses niveaux. Lorsqu’elles sont groupées, les granges se rangent le long du chemin ou se rassemblent sur un replat, dans un ordre presque parfait, composant des paysages très émouvants. L’herbe des estives, la chaleur ocre des mortiers de chaux et des pierres chargées de lichens, les menuiseries de bois de pin bruni par le soleil ou argenté par la pluie, les toits d’ardoise locale, épaisse et rugueuse, qui reflètent si bien les lumières du ciel, tout concourt à créer l’harmonie, la poésie, l’accord idéal entre les constructions et la montagne.
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